« Robert le Diable »

J’essaie tant bien que mal de me remettre à lire régulièrement. Comme ces derniers jours tous les livres que je tiens me tombent des mains, j’ai décidé de me tourner vers une valeur sûre : le Moyen Age. Je savais que Robert le Diable allait me plaire mais j’étais loin de me douter que le livre allait autant me plaire.

Il m’est difficile de faire un résumé du livre tant il y a d’éléments qui méritent d’être connus. Je vais pourtant me risquer à en faire un qui ne rendra pas justice à l’œuvre. C’est l’histoire d’un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfants. Fatiguée d’attendre de tomber enceinte, la femme commet un blasphème. Elle reproche à Dieu d’être incapable de lui donner l’enfant qu’elle souhaite tant malgré sa piété remarquable. Elle se tourne vers le Diable qu’elle reconnait être plus puissant que Dieu. Le Diable exauce rapidement son voeu : elle tombe enceinte et donne naissance à Robert le Diable. Robert le Diable est un enfant terrible, il deviendra un jeune homme plus terrible encore : brigand, assassin, violeur… Jusqu’au jour où il prend conscience de l’étendue de son hybris, il a atteint un point de démesure tel qu’il soupçonne qu’il n’est pas totalement humain, tant est bien implanté en lui le goût du sang. Il oblige sa mère à lui révéler le secret de sa conception. Quand il apprend qu’il a été voué au Diable, il décide de tout faire pour racheter son âme. 

Robert le Diable est un personnage qui vit dans une totale démesure, la gravité de ses crimes le rend haïssable, même aux yeux du lecteur qui sait pourtant pourquoi il est comme il est. Mais quand il prend pleinement conscience du mal qui l’habite, il ne se complaît pas dans le fatalisme. Au contraire, il se lance dans une longue pénitence dans laquelle il accepte de s’humilier, de perdre une partie de son humanité, le peu qui lu reste encore. Il fait vœu de silence, il se fait passer pour fou et ne mange que la part de nourriture qui est réservée aux chiens, celle dont les humains ne veulent pas.

Enfin, Robert le Diable sait par où il est passé pour racheter son âme. Il sait qu’il est mortel, qu’il est faible et qu’il a une propension au péché. Il renonce à la richesse et à l’amour, il fuit le siècle pour adopter une vie érémitique. Je n’aime pas les ils-vécurent-heureux-et-eurent-beaucoup-d’enfants, ces fins-là sont lassantes ; celle de Robert le Diable ne l’est pas.

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